Le long déclin du mariage en France
Publié le 11.2.2021 à 19:14, modifié le 11.2.2021 à 19:15
Au-delà du coup d’arrêt exceptionnel provoqué par la pandémie, le nombre de mariages en France ne cesse de reculer depuis 50 ans. Une étude de l’Insee sur 150 ans révèle les évolutions étonnantes du mariage.
>> Le nombre de mariages ne cesse de baisser en France, comme le montre ce graphique. Depuis le pic de 1972 (422.958), le nombre de mariages de personnes de sexe différents a chuté de près de moitié (-48%), à 218.468 unions en 2019, selon l’Insee.
>> En intégrant les unions entre personnes de même sexe (autorisées depuis 2013), le nombre total de mariages en France s’élevait à 224.740 en 2019.
>> Pour 2020, les données provisoires de l’Institut national de la statistique font état d’une chute historique de 34%, à 148.000 mariages, comme nous l’évoquions dans cet article. La crise sanitaire et les mesures de restriction ont en effet provoqué de nombreuses annulations.
Le mariage durant l’été, c’est une habitude récente
>> Dans une étude, l’Insee s’intéresse à la saisonnalité des mariages en France depuis 150 ans. Elle révèle de nombreux changements dans les habitudes.
>> En 2019, 59% des mariages (132.200) ont eu lieu entre juin et septembre. Le seul mois de juin a totalisé 19% des mariages de l’année (42.100). Mais il comprenait 5 samedis. Et en matière de mariage, le jour compte.
>> 81,6% des mariages ont eu lieu un samedi en 2019 et 9,5% un vendredi. Il n’y a quasiment aucune célébration le dimanche (0,2%).
>> Les mariages ont donc lieu essentiellement durant l’été. Cela paraît évident mais ce n’était pas le cas quand on remonte dans le temps. Selon les données de l’Insee, cette tendance apparaît dans les années 50, notamment pour les mois de juillet et d’août. Et elle se renforce depuis.
>> Du milieu du 19e siècle à la Première Guerre mondiale, il y avait peu de mariages en mars, août et décembre. Ils avaient surtout lieu en janvier, février, juin et novembre. Cela s’explique par des raisons religieuses et professionnelles. Mars et décembre correspondent aux mois de carême et de l’avent durant lesquels il y avait peu de mariages. Les mois d’été, notamment août, étaient consacrés aux activités agricoles et n’étaient pas propices aux célébrations de mariage.
>> L’entre-deux-guerres est une période de transition pour la saisonnalité du mariage. Les mois durant lesquels il y avait le plus de mariages étaient avril, juin, septembre et octobre.