Les GAFA à l’offensive dans les services financiers
Publié le 22.3.2021 à 20:22, modifié le 23.3.2021 à 10:37
L’offensive des géants de la tech sur les services financiers se fait de plus en plus pressante et suscite l’attention des régulateurs. Les risques liés aux “big tech” dans les activités financières nécessitent d’adapter le cadre réglementaire, indique une étude de la Banque des règlements internationaux (BRI).
>> Services de paiement, crédit conso, transfert d’argent… les GAFA américains poussent chaque jour un peu plus leurs pions dans les services financiers.
>> Pour une fois, les géants de la tech américains ne sont pas à l’avant-garde. Leurs homologues chinois sont les pionniers en la matière, souligne l’étude .
Le paiement, la porte d’entrée des services financiers
>> Les géants chinois Alibaba, Baidu, JD.com et Tencent proposent déjà toute la palette des services financiers à leurs utilisateurs. Ce n’est pas encore le cas des GAFA américaines, comme l’indique ce graphique.
>> Pour les acteurs du numérique, les services de paiement constituent la porte d’entrée dans les activités financières. Elles peuvent ensuite étendre leur offre de services financiers.
Repère : l’expression “big tech” désigne les géants de l’industrie numérique. Aux Etats-Unis, Google, Apple, Facebook, Amazon (les GAFA) en font partie, tout comme Microsoft. En Chine, ce sont notamment les groupes que l’on retrouve sur le graphique, mais aussi Xiaomi.
>> Jusqu’ici les services financiers ne représentent qu’une part réduite du business des big tech. Mais compte tenu de leur modèle économique et de leurs nombreux utilisateurs, ils pourraient rapidement développer ces activités et faire peser un risque important à tout le système, souligne la BRI.
>> Des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Europe, ces géants attirent de plus en plus l’attention des régulateurs. D’autant que certains sont aussi des prestataires importants des institutions financières. C’est notamment le cas d’Amazon, acteur majeur de l’offre de cloud informatique.
>> Mais pour les auteurs de l’étude, la réglementation actuelle ne permet pas d’appréhender correctement les risques propres aux géants technologiques. Ces derniers présentent de fortes interconnexions entre les différentes entités et activités. La réglementation en vigueur est très fragmentée au contraire et se concentre sur des entités individuelles ou des activités spécifiques. Ils préconisent donc un changement d’approche et de dimension de la supervision.