Le climat des affaires s’effondre en France
L’indicateur enregistre en mars sa plus forte baisse depuis qu’il est mesuré par l’Insee, en 1980. Il en va de même pour le climat de l’emploi en France .
Sans surprise, les premiers chiffres officiels révélateurs de l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur la conjoncture en France sont particulièrement mauvais. En mars 2020, l’indicateur synthétique du climat des affaires a perdu 10,3 points, pour s’établir à 94,7 alors que sa moyenne normalisée est de 100. Il s’agit de la plus forte chute de cet indice depuis que l’Insee le mesure, soit en 1980. De même, le climat de l’emploi perd 9 points, sa plus forte chute depuis le début de la série, en 1991.
L’institut de statistiques précise dans son rapport que les climats des affaires perdent 14 points dans les services par rapport à février et 13 points dans le commerce de détail. L’industrie résiste mieux et perd 3 points, tandis que le bâtiment est stable à un niveau qui reste élevé. « Toutefois, en ce qui concerne ce dernier, il reflète essentiellement l’opinion des chefs d’entreprises avant le 16 mars, date de fermeture des établissements scolaires », indique l’Insee.
En effet, il faut rappeler que les indicateurs de climat de affaires sont le résultat d’enquêtes d’opinion réalisées auprès de chefs d’entreprises. Pour cette édition du mois de mars, l’Insee précise dans une note publiée en marge de l’information sur le climat des affaires que « les enquêtes de mars reflètent dans leur majorité l’opinion (…) pendant la première quinzaine de mars (…) ».
Dans ce point de conjoncture exceptionnel, l’Insee livre sa première estimation de l’impact de cette crise sanitaire. La perte d’activité économique est estimée 35% par rapport à une situation « normale », indique l’institut. De même, la consommation des ménages serait réduit de 35%, du fait des mesures de confinement et de la fermeture de nombreux commerces. Au bout du compte, l’Insee estime « qu’un confinement d’un mois aurait un impact de l’ordre d’une douzaine de points de PIB trimestriel en moins (soit 3 points de PIB annuel) ».
Cette situation dégradée qui se confirme au regard des derniers chiffres de mises au chômage partiel dévoilés par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud : « Depuis le début de la crise, ce sont 1,2 million de salariés et près de 100.000 entreprises concernées ».
- Pour en savoir plus sur la méthodologie des enquêtes de conjoncture et les indicateurs de climat des affaires de l’Insee, c’est par ici.