NFT, cette technologie qui donne de la valeur aux objets virtuels
Publié le 20.5.2021 à 23:38, modifié le 21.5.2021 à 15:54
Une œuvre numérique vendue 69 millions $, des petits avatars pixelisés échangés plusieurs millions, des vignettes de football 2.0 mises aux enchères… Le marché des biens culturels digitaux prend une toute autre dimension grâce aux places de marché utilisant la technologie NFT.
>> NFT est l’acronyme anglais de “non fungible token”, soit en Français “jeton non fongible”.
>> En droit, un bien fongible peut se consommer par l’usage et être remplacé par un bien analogue. Exemple de biens fongibles : une baguette de pain, un billet de 5 € ou 1 bitcoin.
>> Dans le monde réel, une œuvre d’art est un bien non fongible, car elle ne peut pas être remplacée par une œuvre d’art équivalente. Associé à un NFT, une œuvre d’art virtuelle, que l’on peut pourtant facilement copier et dupliquer, va devenir non fongible.
>> Inscrits sur une blockchain, les NFT permettent d’authentifier et certifier tout objet virtuel, comme une image, une vidéo, un tweet… Ainsi, une photo numérique peut être certifiée et son propriétaire authentifié grâce au jeton non fongible auquel elle est associée. Cela n’empêche pas d’autres personnes de continuer à utiliser, copier, enregistrer la photo mais le NFT certifie la propriété.
Quelles utilisations pour les NFT ?
>> Les NFT ont ouvert d’importantes possibilités au marché de l’art numérique (crypto art) et aux collections d’objets virtuels. En mars dernier, l’artiste Beeple a vendu 69,3 millions $ le NFT d’un collage numérique de 5.000 photos.
>> Les biens NFT sont principalement échangés sur des places de marché spécialisées. Le tableau présente les plus importantes, elles sont décrites dans la suite de cet article. Chaque semaine, plusieurs millions $ transitent sur ces plateformes NFT.
L’info en plus : la cryptomonnaie Ethereum est la monnaie la plus courante sur les plateformes NFT. Elle est utilisée à la fois pour valider les NFT et pour les échanges.
Les principales plateformes
CryptoPunks : sur cette plateforme, 10.000 “CryptoPunks” ont été générés par un algorithme. Il s’agit d’images représentant la tête d’un punk pixélisé. Les collectionneurs achètent et revendent leurs punks de quelques dizaines de milliers $ jusqu’à plusieurs millions. Edité par la société Larvalabs, CryptoPunks totalise les plus gros échanges NFT (plus de 337 millions $ au total).
SuperRare : il s’agit d’une place de marché d’art digital. Il n’est pas rare d’y voir des ventes de plusieurs dizaines de milliers $. L’enchère la plus élevée a atteint 1,2 million $.
Sorare : cette société française propose des compétitions virtuelles de football de type “fantasy football”. Surtout, elle met aux enchères des éditions limitées de vignettes numériques des joueurs professionnels. Les vignettes “Panini” 2.0 version blockchain . Les membres peuvent les acheter pour participer à la compétition ou tout simplement les collectionner… et les revendre. La carte Unique de Kylian Mbappé a été vendue aux enchères 116 ethers fin novembre 2020, environ 55.000 €.
Meebits : pour ceux qui n’aiment pas les punks ou les CryptosPunks, Larvalabs a édité 20.000 Meebits, des petits personnages virtuels en 3D à collectionner. La valeur de certains Meebits atteint plusieurs millions $…
Art Blocks : cette plateforme dédiée à l’art digital permet de générer des œuvres aléatoires uniques à partir d’un modèle. Les projets créés sont directement stockés dans la blockchain ethereum.
A méditer : les possibilités offertes par les NFT n’empêchent pas de s’interroger sur la rationalité et l’utilité d’acquérir des biens virtuels librement accessibles sur internet pour plusieurs milliers, voire millions, de dollars…