La pandémie n’a pas provoqué d’explosion des dépenses de santé en 2020
Publié le 16.9.2021 à 18:36, modifié le 16.9.2021 à 19:33
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la crise sanitaire n’a pas entraîné en 2020 une hausse démesurée des dépenses de santé en France. En revanche, elle a totalement chamboulé la répartition de la consommation de soins. Voici les faits marquants du dernier rapport des comptes de la santé.
209,2 milliards d’euros de dépenses de santé en 2020
>> Premier constat : il n’y a pas eu d’inflation des coûts malgré la pandémie, au contraire. La consommation de soins et de biens médicaux (CSMB) a atteint 209,2 milliards € en 2020, en hausse de 0,4% sur un an. Dans son rapport, la DREES indique qu’il s’agit du “rythme de croissance le plus faible jamais observé depuis 1950” (première édition des comptes de la santé).
Repère : les dépenses de santé en 2020 ont représenté 9,1% du PIB. Ramenées à la population, elles s’élèvent à 3.109€ par habitant.
>> Deuxième constat (expliquant le premier), la crise sanitaire a eu un impact très varié sur les différentes dépenses de santé :
- Mobilisés pour soigner les malades du coronavirus, les hôpitaux publics ont vu leurs dépenses en soins grimper de 5,6% (78,7 mds€). De même, la campagne de dépistage de la Covid19 a provoqué un bond de 37,4% des dépenses des laboratoires d’analyses (6,2 mds€).
- En revanche, la pandémie a provoqué un net ralentissement des autres activités de santé. Les explications sont diverses, par exemple les déprogrammations de soins, la crainte de se déplacer chez son médecin, la fermeture des cures thermales, les restrictions de déplacement… Les soins de médecins et de sages-femmes reculent de 4,8% sur un an, ceux des dentistes de 8,9%… Cette diminution des soins s’est accompagnée d’un recul de 3,4% des dépenses de médicaments (30,2 mds€).
Qui a financé ces dépenses ?
>> La crise sanitaire a aussi modifié la répartition de la prise en charge de la santé. La part de l’Assurance maladie a encore progressé, à 79,8% contre 77,9% en 2019. La part des complémentaires de santé a reculé à 12,3% du total (13,4% en 2019). L’État et les organismes de base ont couvert 1,4% des dépenses (stable).
>> Du coup, le reste à charge payé par les ménages a de nouveau diminué. Il s’établit à 6,5%, contre 7,2% en 2019 et 8,9% en 2011.
>> L’évolution de la répartition des dépenses de santé explique ce nouveau fléchissement. En effet, le reste à charge des ménages est très faible, voire nul, pour les postes de dépenses qui ont augmenté avec la crise sanitaire (soins hospitaliers et dépistage dans les laboratoires).
Repère : en moyenne, le reste à charge a représenté 202€ par habitant en 2020.