La dette publique de la France dépasse les 3.000 milliards d’euros au 1er trimestre 2023
Publié le 30.6.2023 à 8:45, modifié le 30.6.2023 à 17:32
Le bond de plus de 60 milliards de la dette publique au 1er trimestre 2023 vient principalement de la dette de l’Etat.
>> C’est un record symbolique. La dette publique de la France a franchi pour la première fois le cap des 3.000 milliards d’euros. Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dévoilés à 8h45, la dette publique tricolore ressort à 3.013,4 mds€ sur les trois premiers mois de l’année. En effet, la dette des administrations publiques au sens de Maastricht a bondi de 63,4 mds€ par rapport au trimestre précédent (2.950 mds€).
>> Sur un an, la dette publique affiche une dégradation de 100,9 milliards d’euros (2.912,5 mds€ au 1er trimestre 2022).
Repère : Pour mémoire, au 4e trimestre 2019, dernier trimestre complet avant la crise sanitaire, la France présentait un endettement public de 2.374,9 milliards d’euros.
L’Etat contribue le plus à cette envolée de la dette publique au 1er trimestre 2023
>> Exprimée en points de PIB, la dette publique s’établit à 112,5%, en hausse de 0,7 point sur trois mois, comme le montre le graphique suivant :
>> Dans le détail, c’est l’Etat qui contribue le plus à cette forte augmentation de la dette du pays. La dette de l’Etat grimpe de 48,6 mds€ sur le trimestre pour s’établir à 2.408,3 mds€.
>> La contribution des administrations de sécurité sociale est aussi très importante : +17,4 mds€, à 288,3 mds€.
>> La dette des administrations locales augmente légèrement, tandis que celle des organismes divers se replie, du fait notamment de la diminution du désendettement de SNCF Réseaux.
>> A la lumière de ces chiffres, on comprend le scepticisme affiché hier par la Cour des comptes quant aux objectifs du gouvernement en matière de réduction des déficits. Dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, la Cour juge que l’objectif de ramener le déficit public à moins de 3% du PIB en 2027 « repose sur un scénario macroéconomique optimiste et exigera un effort substantiel de maîtrise de la dépense pendant 5 années consécutives ».
Ce qu’il faut savoir sur cet indicateur : La dette au sens de Maastricht couvre l’ensemble des administrations publiques : l’État, les administrations publiques locales, la Sécurité sociale… C’est une dette brute (elle prend en compte uniquement les passifs), consolidée (elle ne prend pas en compte la dette d’une administration détenue par une autre) et exprimée en valeur faciale. C’est la mesure de la dette publique retenue par le Traité de Maastricht, dont 2 critères concernent les déficits publics.