15.000 postes supprimés chez Airbus (11% des effectifs)
Publié le 1.7.2020 à 23:50, modifié le 2.7.2020 à 10:47
Confronté à une baisse de 40% de son activité, Airbus veut réduire les effectifs de sa division d’aviation commerciale de 15.000 postes d’ici l’été 2021. L’industrie aéronautique fait face à une crise sans précédent et l’avionneur n’attend pas un retour à la normale du trafic aérien avant 2023, voire 2025.
>> 15.000 suppressions de postes pour la branche des avions commerciaux (la plus importante avec 60% des effectifs), dont 5.000 en France. Le plan de restructuration d’Airbus était attendu vu l’effondrement du trafic aérien mondial dû à la pandémie de coronavirus. Son ampleur a pu surprendre les observateurs. Il porte en effet sur 11% de l’effectif total (135.000 salariés).
>> Son grand rival Boeing avait déjà annoncé fin avril un plan de restructuration global portant sur 10% de ses effectifs (161.000 salariés au 1er janvier 2020) et même 15% pour sa branche d’aviation commerciale.
Chute des commandes et des livraisons d’avions
>> Depuis 15 ans, ce duopole enregistrait des records de commandes avec les compagnies aériennes. Depuis février, ce sont les annulations qui menacent Airbus et Boeing.
>> Airbus a conclu 299 commandes nettes sur les 5 premiers mois de l’année, la dernière remonte au 1er avril. En 2019, il en avait cumulé 776 commandes nettes.
>> Alors qu’Airbus avait retenu en février le site de Toulouse pour implanter une nouvelle chaîne d’assemblage pour répondre à la demande, tout a basculé en quelques mois. A fin mai, le groupe n’avait livré que 160 avions (863 au total en 2019).
La restructuration vise 15,3% des effectifs au Royaume-Uni
>> C’est au Royaume-Uni que la réduction des effectifs va le plus peser : 1.700 suppressions sur un effectif total de 11.109 salariés, soit 15,3%.
>> L’Allemagne, deuxième pays d’Airbus en nombre d’employés, va aussi payer un lourd tribu. Le plan global prévoit 5.100 nouvelles suppressions qui s’ajoutent aux 900 de la restructuration de la filiale Premium Aerotec annoncée avant la crise du Covid-19. Au total, 13,2% des postes vont donc être supprimés.
Et maintenant ? Les syndicats et le gouvernement français estiment que le chiffre de 15.000 suppressions de postes est trop élevé. Concernant la France, le ministère de l’économie veut croire à un chiffre brut qui sera ramené à 3.500 suppressions nettes, grâce aux différentes aides publiques. Les réactions sont similaires en Allemagne. Le respect des équilibres entre pays dans ce groupe paneuropéen, mais très franco-allemand, est fondamental. C’est un point à prendre en compte dans la mise en place de cette restructuration. Les discussions avec les partenaires sociaux se tiendront jusqu’à l’automne.