Vers quels paradis fiscaux partent les profits générés en France par les multinationales ?
Publié le 3.7.2020 à 19:13, modifié le 8.2.2021 à 10:46
Après avoir observé quels pays étaient les grands perdants de l’optimisation fiscale des multinationales, nous nous intéressons plus précisément à la France dans ce deuxième volet consacré aux paradis fiscaux. Cette infographie, réalisée de nouveau grâce aux travaux de trois chercheurs en économie, dont le Français Gabriel Zucman, montre vers quels pays à faible fiscalité sont déplacés les profits réalisés en France par les multinationales. On voit qu’il n’est pas nécessaire d’aller chercher bien loin l’essentiel des fonds qui échappent au fisc français.
22% de l’impôt français sur les sociétés part en fumée
>> La France a vu partir plus de 40 milliards $ en 2017 de bénéfices de multinationales vers des paradis fiscaux.
>> Sur la base d’un taux d’imposition de 33%, cela représente un manque à gagner fiscal de 13,3 milliards $. L’équivalent de 22% de l’impôt sur les bénéfices des sociétés prélevé cette année là.
Les paradis fiscaux de l’Union européenne récupèrent 83% des profits délocalisés de France
>> 33,3 milliards $, soit 83% du total, s’envolent vers des pays de l’Union européen (UE). Luxembourg, Pays-Bas, Belgique constituent le trio de tête. L’Irlande n’est pas loin, à 5,7 milliards $. Pour alléger la présentation, nous avons déplacé les montants, relativement faibles, de Chypre et de Malte dans Autres (rassemblant des pays hors UE).
>> Hors UE, la Suisse a attiré 3,2 milliards $ de profits tricolores. Le bloc Autres, pour lequel nous n’avons pas le détail, rassemble de nombreux pays à la fiscalité allégée, voire nulle. On y trouve Singapour, Hong Kong et de nombreuses îles véritablement paradisiaques.