3 graphiques pour visualiser la chute de la natalité en France en 2022
Publié le 4.10.2023 à 18:36, modifié le 4.10.2023 à 19:22
Après un léger rebond post Covid, la natalité en France est repartie à la baisse en 2022. Et les premiers mois de 2023 montrent une accélération de la diminution du nombre de naissances.
>> 725.997 bébés sont nés en France en 2022, selon l’Insee, un chiffre en baisse de 2,2% sur un an et le plus faible observé depuis 1945, comme le montre le premier graphique. Le phénomène n’est pas nouveau : la natalité recule en France depuis une douzaine d’années, à l’exception de 2021 où on enregistre un rebond de 2,4% suite à la crise sanitaire.
>> La baisse de la natalité s’est amplifiée à partir de septembre 2022. Elle touche quasiment toutes les classes d’âge et toutes les régions. Le deuxième graphique présente les données mensuelles des naissances depuis 2012.
>> La seule classe d’âge de la mère qui enregistre une hausse des naissances est celle des 40 ans et plus. Le nombre de naissances progresse de 3,3% en 2022, à 38.792 bébés. Soit tout juste 5,3% du total.
La quasi-totalité des régions sont touchées par la baisse des naissances en 2022
>> A l’exception de Mayotte (+1,5%) et de la Corse (+0,8%), toutes les régions sont dans le rouge. La Guyane (-5%), la Martinique (-3,7%), le Grand Est (-3,2%) et la Bretagne (-3,1%) sont particulièrement touchées.
>> Quelques caractéristiques des naissances en 2022 :
- près de ⅔ des naissances (65,2%) sont le fruit de parents non mariés, contre 56,7% en 2012
- l’âge moyen de la mère est de 31,2 ans (30,2 ans en 2012) et celui du père est de 34,2 ans (33,3 ans en 2012)
- la part de filles dans les naissances n’a pas bougé : 48,9% (+0,1 point en dix ans)
- idem pour la part de jumeaux : 1,6%, contre 1,7% en 2012
Et la suite ? La baisse du nombre de naissances se poursuit et s’accélère même début 2023, selon les données provisoires. Au premier semestre, l’Insee compte 24.400 naissances de moins, soit une baisse de 6,8%. Ces chiffres n’augurent rien de bon pour l’ensemble de l’année.
La natalité chute encore plus en moyenne dans l’Union européenne qu’en France
>> La baisse de la natalité est un phénomène qui touche toute l’Union européenne (UE), comme le montre le dernier graphique. Souvent dans des proportions plus importantes qu’en France. Le nombre de bébés nés en 2022 dans l’UE a chuté en moyenne de 4,9%, à 3.888.015. Le Portugal est le seul pays à avoir enregistré une augmentation des naissances. Une hausse d’ailleurs très soutenue : +5,1%.
>> À l’instar de la France, parmi les pays les plus peuplés, l’Italie (-1,9%) et l’Espagne (-2,1%) résistent mieux. Ce qui n’est pas le cas du plus gros contributeur à la natalité européenne. L’Allemagne enregistre en effet une chute de 7,1% de ses naissances, à 739.000. Si cette tendance se poursuit, la France pourrait rapidement devenir le pays à la plus forte natalité de l’UE.
La population européenne recule pour la 2e année consécutive