Surmortalité 2 fois plus forte pour les immigrés pendant la crise sanitaire en France
Publié le 8.7.2020 à 20:00, modifié le 8.7.2020 à 23:06
Pendant la crise sanitaire en France, la mortalité a été nettement plus élevée chez les personnes nées à l’étranger, notamment en Asie et en Afrique. Le lieu de vie, l’exposition professionnelle ou encore l’usage des transports en commun font partie des éléments d’explication avancés par l’Insee.
>> En France, le nombre de décès, toutes causes confondues, a augmenté de 25% en mars-avril, 129.000 contre 102.800 sur la même période de 2019. Les mois de mars et avril couvrent le pic de la crise sanitaire du coronavirus.
>> Une étude de l’Insee montre que la hausse des décès en France durant cette période a été nettement plus élevée chez les personnes nées à l’étranger : +48%, contre +22% pour celles nées en France.
La surmortalité est particulièrement élevée pour ceux nés en Afrique et en Asie
>> Pour les personnes nées en Afrique hors Maghreb, la hausse des décès sur la période atteint 114%. Elle est de 91% pour l’Asie et de +54% pour le Maghreb. (voir graphique)
>> Pour les personnes dont le pays de naissance est en Europe, la hausse est comparable à l’ensemble de la France.
Des écarts qui s’amplifient pour ceux résidant en Île-de-France et dans le Grand Est
+219%
C’est la hausse du nombre de décès pour les personnes nées en Afrique hors Maghreb résidant en Île-de-France
>> La surmortalité des personnes nées en Afrique et en Asie s’explique notamment par leur présence plus nombreuses en Île-de-France. Or, il s’agit de la région la plus touchée par le coronavirus avec le Grand Est. Le taux de surmortalité est de 170% pour ceux nés en Asie et 134% au Maghreb.
>> La hausse des décès pendant la pandémie a été aussi plus forte globalement dans les territoires densément peuplés. Or, les personnes nées à l’étranger résident plus souvent dans ces territoires, selon les données de l’Insee.
>> Cette étude descriptive pointe aussi le fait que les personnes immigrées sont aussi plus nombreuses parmi les “travailleurs clés”. L’utilisation des transports en commun ou les conditions de logement sont aussi des facteurs aggravant pointés.
Une hausse de la mortalité très forte y compris chez les moins de 65 ans nés à l’étranger
>> Les données de l’Insee révèlent aussi une surmortalité très marquée chez les moins de 65 ans nés à l’étranger. Elle atteint +96% pour les personnes nées en Afrique hors Maghreb et +78% pour celles nées en Asie, contre +3% pour les personnes nées en France.
Pour compléter sur le sujet : Surmortalité annuelle de 27% en France depuis mars