En France, ce sont les charges sociales qui plombent le pouvoir d’achat
Publié le 21.7.2020 à 21:15, modifié le 22.7.2020 à 9:53
En matière de fiscalité, la France est souvent championne. Ce constat ne fait pas exception dans le dernier rapport de l’Institut économique Molinari consacré à la pression fiscale du salarié dans l’Union européenne (UE).
19 juillet 2020 : le jour de libération sociale et fiscale en France
>> L’étude de cet organisme de recherche est une mine d’informations sur la fiscalité réellement exercée sur le salarié moyen de l’Union européenne. Elle détermine notamment le très médiatique jour de la libération sociale et fiscale pour chaque pays de l’UE. Il s’agit de la date jusqu’à laquelle les citoyens travaillent uniquement pour payer les taxes. Cette année, c’est le 19 juillet pour la France, toujours championne en titre.
>> La particularité de cette étude est de prendre en compte toutes les formes de charges et d’impôts qui pèsent sur le salaire. Et ce pour chaque pays de l’UE. Cela permet d’avoir des données détaillées comparables entre pays.
>> Du salaire complet payé par l’employeur (le salaire super brut) jusqu’au salaire net disponible pour le salarié (son pouvoir d’achat), 4 charges et impôts peuvent s’appliquer :
- Charges sociales patronales
- Charges sociales salariales
- L’impôt sur le revenu
- La TVA. Celle-ci est estimée (la méthodologie figure page 33 du rapport)
La France, championne de la fiscalité de l’UE pour la 5e année consécutive
>> La fiscalité totale pesant sur le salarié moyen français en 2020 s’élève à 54,68%. Elle a diminué de 0,05% sur un an, du fait de la baisse d’impôt de 5 milliards d’euros suite au mouvement des gilets jaunes.
>> L’Autriche est juste derrière avec un taux de pression fiscale de 54,46%, puis la Belgique à 53,76%.
>> La moyenne de l’UE est à 45,09%. Cela correspond à un jour de libération fiscale fixé au 14 juin, plus d’un mois avant la France.
>> Chypre (28,13%) et Malte (29,63%) sont les mieux placés.
Ce sont les charges sociales patronales et salariales qui pèsent le plus en France
>> Pour faciliter la compréhension et la comparaison entre pays (le salaire moyen n’est pas le même), l’étude évalue la pression fiscale pour 100€ de salaire net réellement disponible.
>> En France, les charges et impôts s’élèvent à 121€ (cf graphique). Un employeur doit donc payer au 221€ pour que le salarié dispose de 100€ de pouvoir d’achat.
>> La décomposition de ces 121€ de charges est riche d’enseignements. 104€ correspondent aux charges sociales totales, seulement 11€ à l’impôt sur le revenu et 7€ à la TVA.
>> La France doit son titre de champion aux charges sociales, bien plus élevées qu’ailleurs en moyenne. A l’inverse, la part consacrée à l’impôt sur le revenu compte parmi les plus faible de l’UE. Et la TVA est relativement identique partout en Europe.
>> L’étude rappelle que cette situation provient de choix français : les retraites ou les transports locaux par exemple sont financés majoritairement via les cotisations. Il n’en reste pas moins que les pays du Nord où les prestations sociales sont aussi très importantes affichent une pression fiscale inférieure à la moyenne européenne. 70€ pour le Danemark et 81€ pour la Finlande.
L’info en plus : La France a inventé la TVA en 1954, une idée reprise partout dans l’Union européenne. Merci qui ?
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