Avril-Juin 2020 : le trimestre noir de l’économie mondiale… sauf en Chine
Publié le 2.8.2020 à 17:03, modifié le 10.11.2020 à 15:41
Traduisant l’impact du confinement sur l’activité économique, la chute du PIB au deuxième trimestre est historique pour de nombreux pays. En Chine, où la pandémie a vu le jour, la période d’avril à juin a, au contraire, marqué un vif redémarrage. Par rapport aux grandes économies occidentales, la France figure parmi les plus affectées.
>> En Europe et en Amérique du Nord, le confinement et la mise à l’arrêt de l’économie ont impacté la quasi totalité du deuxième trimestre 2020. Sauf deuxième vague, ce trimestre doit constituer le point bas de la crise, le mois d’avril notamment.
>> En France, le PIB a plongé de 13,8% d’un trimestre sur l’autre, après une baisse de 5,9% (chiffre revu à la baisse) au 1er trimestre, selon l’Insee. Sur un an, le PIB a chuté de 19% au 2e trimestre.
>> Toutes les composantes de l’économie française sont en cause. La consommation des ménages a chuté de 11%, l’investissement de 17,8%, les exportations de 25,5%…
De fortes disparités au niveau mondial
>> Comme en Allemagne, le choc économique a été moins soutenu aux Etats-Unis. Mais, différence de taille, la première vague de coronavirus n’est toujours pas maitrisée outre-Atlantique. Le rebond attendu au 3e trimestre pourrait bien être plus limité.
>> En Europe (parmi les pays qui ont publié les chiffres du 2e trimestre), l’Espagne (-18,5%) et le Portugal (-14,1%) enregistrent les plus fortes contractions économiques. La moyenne de l’Union européenne (UE) est de -11,9%.
>> La Lituanie (-5,1%) et la Lettonie (-7,5%) “résistent” mieux.
La Chine, première touchée, première à repartir
>> En Chine, après un plongeon de 10% du PIB au 1er trimestre, l’économie est repartie très vite (+11,5%). Un situation qui contraste avec les économies développées d’Europe et d’Amérique où les crises sanitaire et économique ont plombé la fin du 1er trimestre et coulé le 2e.
>> Toutefois, la résurgence de foyers épidémiques, provoquant des confinements localisés, et la dépendance aux exportations menacent la poursuite de ce rebond.
Et maintenant ? Dans la plupart des pays, hors Chine, il ne faisait aucun doute que l’activité du 2 trimestre serait catastrophique, à différents degrés. Le 3e trimestre doit être celui du rebond (+19% pour la France, selon l’Insee). Le mois de juin a donné quelques indications mais certains secteurs n’ont pas redémarré et pour d’autres il est difficile de savoir dans quelle mesure le rebond correspond à un rattrapage post confinement. En France par exemple, les dépenses de consommation des ménages sont fortement reparties en juin, dépassant même le niveau de février.
Annuelle, séquentielle… quelle base de comparaison pour le PIB ?
>> Le choix de la base de comparaison pour représenter l’évolution du PIB, ou de tout autre indicateur, est crucial. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode, tout dépend des cas et de ce que l’on veut présenter. Parmi les plus classiques :
- les comparaisons annuelles (ou en glissement annuel). On compare l’indicateur d’une période (1 mois, 1trimestre…) à la même période un an plus tôt.
- les comparaisons séquentielles. On compare l’indicateur d’une période par rapport à la période précédente.
>> Pour cet article, la comparaison séquentielle apparait plus appropriée pour observer l’évolution de la situation en tenant compte du décrochage violent et rapide du PIB. En effet, l’activité est actuellement largement inférieure à ce qu’elle était il y a un an.