Baisse du PIB, hausse de l’inflation… le mix économique de la France pour l’hiver 2022
Publié le 16.12.2022 à 20:19, modifié le 16.12.2022 à 23:25
Le ralentissement de l’activité et l’inflation qui touchent l’économie mondiale n’épargnent pas la France. Ces graphiques présentent les dernières prévisions de l’Insee pour la fin 2022 et les prochains trimestres.
>> L’Insee a intitulé sa dernière note de conjoncture “Refroidissement”. Et ce n’est pas seulement en raison de la chute des températures ces derniers jours.
>> “Depuis plusieurs trimestres, l’activité mondiale a ralenti et l’inflation s’est généralisée, conduisant les principales banques centrales à resserrer leurs politiques monétaires”, rappelle l’Institut statistique. Au second semestre 2022, les cours des matières et de l’énergie ont globalement reculé mais ils restent élevés, ce qui se traduit à la fois par une “baisse des perspectives de croissance et la persistance de tensions sur l’offre”.
>> “Tous les pays ne sont pas exposés de la même façon à ces vents contraires”, précise les auteurs de la note. Concernant la France, ces quatre graphiques présentent les prévisions de l’Insee pour les principaux indicateurs économiques :
- l’évolution du PIB
- l’emploi salarié
- le taux de chômage
- l’inflation
Finalement, le PIB de la France devrait reculer au 4e trimestre 2022
>> En France, les signaux conjoncturels sont contrastés et laissent prévoir un repli modéré du PIB en fin d’année (-0,2% au 4e trimestre 2022), avant un rebond tout aussi modéré début 2023. Dans sa précédente note, en octobre, l’Insee ne prévoyait pas de recul de l’activité économique et tablait sur une croissance nulle fin 2022.
>> Cette diminution du PIB au 4e trimestre s’expliquerait principalement par “un recul de la production industrielle et une activité atone dans les services”. L’Insee table aussi sur une nette contraction de la consommation des ménages.
>> Sur l’ensemble de 2022, la croissance s’établirait alors à +2,5%, après +6,8% en 2021.
L’info en plus : ces prévisions se basent sur l’hypothèse qu’il n’y aura pas de délestages électriques cet hiver et que la disponibilité du parc nucléaire français va progressivement augmenter.
L’emploi devrait enfin être rattrapé par le ralentissement économique
>> Depuis plusieurs trimestres, la capacité de résistance du marché du travail en France face à la dégradation conjoncturelle surprend. On l’a vu encore dans les chiffres de l’emploi salarié du 3e trimestre dévoilés cette semaine. Mais la poursuite du ralentissement économique devrait finir par toucher l’emploi.
>> Les créations d’emplois salariés devraient fortement diminuer au cours des prochains trimestres, tout en restant positives (pas de destruction nette d’emploi). Dans ces conditions, le taux de chômage devrait se stabiliser autour de 7,3% jusqu’au 2e trimestre 2023.
Le pic d’inflation en France est-il en vue ?
>> Malgré la récente détente des prix de l’énergie, l’inflation devrait rester à un niveau élevé et progresser fin 2022 – début 2023 pour atteindre un pic à 7% en janvier et février. Cela viendrait de la hausse programmée des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité et la fin de la remise à la pompe, explique l’Insee.
>> Ensuite, l’inflation pourrait refluer tout simplement en raison d’un effet de base favorable. Ainsi, les prix resteraient élevés et progresseraient d’un mois sur l’autre, mais moins fortement qu’un an plus tôt.