Coronavirus : l’OCDE attend une chute des impôts
Publié le 7.12.2020 à 19:21, modifié le 7.12.2020 à 19:24
Cela s’est joué à peu. La France a perdu son titre de championne du monde des impôts en 2019. Comme le montre ce graphique, le Danemark devient le nouveau n°1 de la pression fiscale, selon l’OCDE. Pour 2020, l’organisme table sur un fort recul des recettes fiscales en raison de la pandémie de coronavirus. De quoi chambouler le prochain classement.
>> Pour la première fois depuis la crise financière de 2008, les recettes fiscales des pays de l’OCDE ont reculé. La baisse, très légère (-0,1 point de pourcentage) porte le ratio du total des impôts sur PIB à 33,8% en 2019. Chaque année, l’Organisation de coopération et de développement économiques livre un rapport très complet sur les Statistiques des recettes publiques.
>> L’ensemble des recettes fiscales est pris en compte : revenus, bénéfices, sécurité sociale, patrimoine, TVA…
La France n’est plus championne du monde des impôts en 2019
>> En France, les recettes publiques reculent à 45,4% du PIB, contre 45,9% en 2018. La France n’est donc plus le pays de l’OCDE où la pression fiscale est la plus élevée. Les cotisations de sécurité sociale et les impôts sur le patrimoine expliquent en grande partie le niveau élevé de la pression fiscale tricolore.
>> C’est le Danemark, où les impôts en pourcentage du PIB gagnent 2 points à 46,3%, qui devient n°1. Depuis 2012, France et Danemark se disputent le titre de champion.
>> A égalité avec un ratio de 42,9%, la Belgique et la Suède pointent à la 3e place.
Le poids de l’imposition varie énormément dans l’OCDE
>> Au sein de l’OCDE, le ratio recettes fiscales / PIB varie quasiment du simple au triple. En effet, il s’élève à seulement 16,5% au Mexique. La Colombie et le Chili affichent aussi une faible pression fiscale, 19,7% et 20,7% respectivement.
>> Le tableau suivant présente le taux recettes fiscales sur PIB pour l’ensemble des pays de l’OCDE en 2019 :
Pays | Recettes fiscales totales / PIB (en %, 2019) |
---|---|
Danemark | 46,3 |
France | 45,4 |
Suède | 42,9 |
Belgique | 42,9 |
Autriche | 42,4 |
Italie | 42,4 |
Finlande | 42,2 |
Norvège | 39,9 |
Pays-Bas | 39,3 |
Luxembourg | 39,2 |
Allemagne | 38,8 |
Grèce | 38,7 |
Slovénie | 37,7 |
Islande | 36,1 |
Hongrie | 35,8 |
Pologne | 35,4 |
République tchèque | 34,9 |
Portugal | 34,8 |
République slovaque | 34,7 |
Espagne | 34,6 |
OCDE | 33,8 |
Canada | 33,5 |
Estonie | 33,1 |
Royaume-Uni | 33 |
Nouvelle-Zélande | 32,3 |
Lettonie | 31,2 |
Israël | 30,5 |
Lituanie | 30,3 |
Suisse | 28,5 |
Corée | 27,4 |
États-Unis | 24,5 |
Turquie | 23,1 |
Irlande | 22,7 |
Chili | 20,7 |
Colombie | 19,7 |
Mexique | 16,5 |
La pandémie de Covid-19 devrait plomber les recettes fiscales
>> L’OCDE estime que la crise du coronavirus “va probablement provoquer une baisse significative des recettes des impôts en 2020”. Cela s’explique notamment par la chute des recettes des taxes sur la consommation, comme la TVA, en raison des confinements et de la fermeture forcée de certaines activités.
>> L’organisme suggère la possibilité pour les gouvernements d’élargir la base d’imposition de la TVA après la crise, notamment au commerce numérique.
En France, ce sont les charges sociales qui plombent le pouvoir d’achat