Des robots pour aider la relocalisation industrielle ?
Publié le 22.6.2020 à 13:04, modifié le 22.6.2020 à 13:05
Dans la recherche du “monde d’après”, la question de la relocalisation industrielle revient au centre du débat en France. Ce sujet complexe provoque de nombreuses questions et craintes, notamment sur la hausse des prix que tel mouvement pourrait générer. La robotisation industrielle peut être une solution pour éviter cette inflation. D’autant que la France conserve de bonnes marges de manoeuvre, comme le montre ce graphique.
L’Asie tire le marché mondial des robots industriels, en Europe c’est l’Allemagne
>> Les usines du monde entier utilisaient 2,44 millions de robots en 2018, selon International Federation of Robotics (IFR).
>> 422.000 nouveaux robots (+6%) ont été installés en 2018, pour 16,5 milliards $. 283.000 en Asie, dont 154.000 en Chine et 55.200 au Japon, les deux premiers marchés. Environ un tiers des robots sont utilisés dans le secteur automobile.
>> En Europe, l’Allemagne est largement en tête avec 26.700 nouveaux robots installés en 2018, contre seulement 5.800 en France.
99 robots pour 10.000 employés dans l’industrie manufacturière (moyenne mondiale)
>> La densité de robots industriels en France (154 pour 10.000 employés) dépasse la moyenne mondiale. (Voir graphique) Mais la France pointe seulement au 17ème rang mondial, loin derrière plusieurs pays européens comme l’Allemagne.
>> En fait, la situation de la France est très contrastée. Le pays est n°1 mondial de l’automatisation dans le secteur automobile (148 robots pour 1.000 employés en 2017) devant les Etats-Unis (136 robots), détaille la Fed de Saint Louis. En revanche, la France est dans le bas du tableau dans les autres secteurs (5,5/1.000), contre 8,6 aux Etats-Unis, 10 en Allemagne.
Robot = menace pour l’emploi ?
>> Reste une question majeure qui existait bien avant la crise du Covid-19 : à quel point la robotisation fait peser un risque sur l’emploi ? Le débat est loin d’être tranché et les études se multiplient. En 2019, l’OCDE estimait à 16,4%, le nombre d’emploi en France présentant un risque élevé d’automatisation. Cela ne se traduirait pas forcément par une diminution du nombre d’emplois, mais par une détérioration de la qualité des nouveaux postes et une aggravation des disparités entre travailleurs, précise l’étude.
>> En attendant, la marche des robots devrait se poursuivre. Avant la crise, l’IFR prévoyait 4 millions de robots industriels installés dans le monde en 2022.
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