Energie : l’approvisionnement en gaz en Europe sera plus difficile l’hiver prochain
Publié le 20.1.2023 à 19:38, modifié le 16.1.2024 à 9:55
Les risques de pénuries d’énergie cet hiver en Europe s’estompent peu à peu. Mais les perspectives pour la prochaine saison hivernale sont beaucoup plus incertaines.
>> La guerre en Ukraine a entraîné l’arrêt progressif de l’approvisionnement des pays européens en gaz russe. Jusqu’en 2021, le gaz naturel importé via les gazoducs russes assurait près d’un tiers de l’approvisionnement de l’Union européenne et du Royaume-Uni, comme le montre ce graphique.
>> Pour compenser, les pays européens ont dû se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement, principalement les importations de gaz naturel liquéfié (GNL). Le graphique, réalisé avec les données et prévisions d’Oxford Economics, montre la chute des importations via gazoducs russes et la hausse des importations de GNL. On voit aussi qu’il est difficile d’augmenter la production domestique au sein de l’UE et du Royaume-Uni, tout comme les importations par d’autres gazoducs.
Les importations de GNL pour compenser la perte du gaz russe
>> Les estimations de ce cabinet indépendant de conseil économique indiquent que le creux de l’offre de gaz naturel pour l’UE et le Royaume-Uni se situe l’hiver prochain (2023-2024), à 405 milliards de mètres cubes. En effet, cette année les importations via les gazoducs russes vont encore reculer et il est difficile d’augmenter les autres sources. Afin de ne pas épuiser les réserves, “les pays européens devront maintenir une réduction de la consommation de 15% jusqu’en 2023”.
>> “La capacité mondiale de GNL n’est actuellement pas suffisante pour remplacer entièrement le gaz russe en Europe”, pointent les experts d’Oxford Economics. Et il faudra attendre 2025 pour que la mise en service de nouvelles capacités de traitement de GNL permette de remplacer totalement le gaz russe. A cette échéance, le GNL pourrait être la principale source de gaz des pays européens.
L’info en plus : les Etats-Unis sont en bonne position pour proposer de nouvelles capacités de GNL et profiter de ce bouleversement dans l’offre de gaz en Europe. En effet, un terminal est en construction depuis 2019 et deux autres sont déjà en projet.