Exportations de gaz et de pétrole : 158 milliards d’euros de recettes pour la Russie
Publié le 7.9.2022 à 23:47, modifié le 7.9.2022 à 23:47
La Russie peut toujours compter sur les exportations d’énergies fossiles pour financer la guerre en Ukraine. En Europe, la flambée des prix du gaz compense la baisse des volumes liée aux sanctions.
>> La Russie a généré 158 milliards d’euros de recettes des exportations de combustibles fossiles lors des six premiers mois de la guerre en Ukraine, selon le Crea (Center for research on energy and clean air).
>> Entre le 24 février et le 24 août, les importations de l’Union européenne (UE) ont représenté 85,1 mds€, soit environ 54% du total. Par pays, la Chine est le premier importateur d’énergie russe (34,9 mds€), suivie de l’Allemagne (19 mds€) et des Pays-Bas (11,1 mds€), comme le montre le graphique.
Le pétrole et le gaz russe contribuent à 40% du budget de la Russie
>> Pour la Russie, les exportations énergétiques constituent une source majeure de financement de la guerre en Ukraine. Selon le Crea, elles ont rapporté environ 43 mds€ au budget fédéral russe. Les dépenses militaires du Kremlin durant les six premiers mois de conflits sont estimées à environ 100 mds€.
L’info en plus : le rapport indique que “les taxes et les droits d’exportation liés au pétrole et au gaz représentent plus de 40% du budget fédéral de la Russie chaque année”.
>> Les recettes des exportations d’énergies fossiles se répartissent ainsi :
- 76 mds€ pour le pétrole brut
- 35 mds€ pour le gaz via gazoduc
- 26 mds€ de produits pétroliers divers
- 13 mds€ pour le charbon
- 9 mds€ pour le gaz naturel liquéfié
La flambée des prix du gaz compense la baisse des volumes
>> Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, de nombreux pays, notamment européens, ont décidé de réduire, voire d’arrêter, leurs importations de combustibles fossiles provenant de Russie. Un embargo total sur le charbon a par exemple été décrété par l’UE en août. Certains pays ont, au contraire, augmenté leurs importations, notamment la Chine et l’Inde.
>> Le rapport souligne un fait notable s’agissant des importations de gaz russe par l’UE. En effet, en raison de la flambée des prix du gaz en Europe, l’UE paye quasiment la même facture à la Russie qu’il y a un an, alors que les volumes ont été divisés par près de quatre.
>> Au final, le rapport estime que la Russie tire actuellement de ses exportations d’énergie des revenus bien supérieurs à ceux d’il y a un an.
A la source : le Crea est un organisme de recherche indépendant basé à Helsinki. Il est spécialisé dans le suivi de la pollution de l’air et son impact sur la santé.
Pour compléter : Gaz russe : l’enjeu des terminaux GNL en Europe