La chute de la consommation pendant le confinement a fait décoller l’épargne
Publié le 28.8.2020 à 15:45, modifié le 28.8.2020 à 15:57

Au 2e trimestre, la pandémie de coronavirus et le confinement ont eu un impact négatif sur le revenu des ménages français. Mais leur consommation a encore plus baissé, entraînant une hausse de leur épargne.
>> La publication des comptes nationaux complets du 2e trimestre a confirmé la chute de 13,8% du PIB français, selon l’Insee. Mais ces chiffres révèlent aussi les détails des comptes des ménages : ressources, charges, consommation, épargne…
>> Le taux d’épargne bondit à 27,4%, après 19,7% au 1er trimestre. Il s’agit d’un record absolu depuis 1949, selon les données historiques de l’Institut statistique. Le précédent plus haut remontait au 4e trimestre 1974 (21,8%) et la moyenne se situe à 15,8%.
>> Compte tenu d’un revenu disponible brut (RDB) de 362,9 milliards €, cela représente une épargne brute des ménages de 99,4 milliards €.
Le revenu disponible a baissé mais la consommation a lourdement chuté
>> Sur le trimestre, le RDB a enregistré sa plus forte contraction depuis 1949 : -2,3%. Cela s’explique, côté ressources : par 1/ la chute de 10% de la masse salariale, en raison du chômage partiel et de la baisse de l’emploi. 2/ le recul de 2,9% des intérêts et des dividendes. 3/ la forte augmentation des prestations sociales (+7,9%). Et côté charges : 4/ les impôts sur le revenu et le patrimoine ont chuté de 8,9%. Et 5/ les cotisations sociales payées par les ménages ont diminué de -7,3%.
>> Concernant la consommation, les prix ont légèrement reculé au 2e trimestre (-0,2%). Mais, surtout, les ménages ont nettement moins consommé pendant le confinement : -11,5%. C’est ce qui explique l’envolée du taux d’épargne alors que le revenu disponible des ménages a fortement baissé sur le trimestre.
Et maintenant ? Ces chiffres sont à rapprocher de la forte augmentation des encours des Livrets A et sur les comptes courants des ménages ces derniers mois. L’enjeu pour l’économie du pays est de faire en sorte que cette manne alimente la consommation intérieure et l’investissement. Dit autrement : que cette épargne “forcée” ne devienne pas une épargne de précaution. C’est une des clefs de la reprise économique et un des principaux challenges du gouvernement.