La hausse des tarifs réglementés du gaz s’emballe à l’approche de l’hiver
Publié le 28.9.2021 à 10:32, modifié le 28.9.2021 à 11:39
Non ce graphique n’est pas celui du cours de la dernière crypto-monnaie à la mode mais celui des tarifs réglementés de gaz en France. La flambée des cours du gaz naturel sur les marchés mondiaux se répercute sur les clients soumis au tarif réglementé, soit environ 3 millions de personnes.
>> Les tarifs réglementés du gaz vont connaître une très forte augmentation le 1er octobre : +13,9% HT et +12,6% TTC, a annoncé la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Il s ‘agit du 6e mois de hausse consécutive, après +8,7% en septembre, +5,3% en août… Cette flambée de la facture énergétique concerne environ 3 millions de consommateurs, dont 2,8 millions de clients d’Engie.
L’info en plus : sur les 10,5 millions de consommateurs résidentiels de gaz en France, 7,4 millions profitent d’une offre à prix fixe. Ils ne sont pas concernés par cette hausse. Mais ils n’avaient pas profité non plus de la chute des cours en 2020 pendant la crise sanitaire.
Repère : “Ainsi, au 1er octobre, le montant de la facture TTC d’un ménage chauffé au gaz et disposant d’un contrat au tarif réglementé de vente d’Engie, est de 1482€ par an soit une hausse de 29% depuis le 1er janvier 2019 et de 44% depuis le 1er janvier 2020”, indique la CRE.
>> Cette envolée des prix est la conséquence de la très forte hausse des coûts d’approvisionnement sur les marchés. Le cours du gaz naturel a bondi de 135% depuis le 1er janvier. Et la CRE rappelle que la France importe 99% du gaz naturel qu’elle consomme.
Pourquoi une telle envolée des tarifs du gaz ?
>> “Cette évolution résulte de la hausse, historique, des prix du gaz sur le marché mondial qui se répercute sur les coûts d’approvisionnement du fournisseur de gaz Engie”, explique la CRE.
>> Plusieurs facteurs sont mis en avant par la Commission :
- le restokage en Europe après un hiver 2020-2021 très rude. Les stocks de gaz naturel en France seraient remplis à près de 90%.
- la demande asiatique, qui limite les livraisons en Europe
- l’incapacité, “pour des raisons différentes”, de la Norvège et la Russie, les deux principaux fournisseurs de la France et de l’Europe, d’augmenter leurs exportations.
Quelles solutions pour réduire l’impact sur la facture ?
>> Mi-septembre, le gouvernement a annoncé l’envoi d’un chèque énergie exceptionnel de 100€ à environ 6 millions de ménages. (plus d’informations ici). Insuffisant vu l’ampleur de la hausse, d’autant que les prix devraient rester élevés jusqu’à la fin de l’hiver, estime la CRE.
>> Parmi les autres leviers pour réduire la note, le gouvernement peut réduire les taxes, notamment la TVA. En moyenne, les taxes et contributions représentent 23% du tarif réglementé. La part du gaz dans la facture s’élève à 41% en octobre, contre 19% en janvier.
L’info en plus n°2 : les tarifs réglementés de vente de gaz disparaîtront le 1er juillet 2023. Vu la forte volatilité des prix, les clients concernés ont tout intérêt à anticiper leur passage à une offre alternative. La CRE rappelle que le changement de fournisseur est gratuit et recommande le comparateur en ligne du médiateur de l’énergie.
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