Les créations de micro-entreprises depuis 2015 sont nettement plus nombreuses qu’annoncé
Publié le 16.9.2020 à 11:20, modifié le 16.9.2020 à 16:15
L’Insee a identifié une erreur dans les statistiques des créations d’entreprises depuis 2015. Le volume total de créations ne change pas mais la répartition entre certains types de forme juridique est bouleversée, à la faveur des micro-entreprises. Du reste, en août, les créations se sont stabilisées à un niveau record.
>> Lors de la publication des créations d’entreprises d’août, l’Insee a révélé une erreur statistique importante qui dure depuis 2015. Elle porte sur la répartition entre les entreprises individuelles “classiques” et les micro-entreprises. Elle ne modifie donc pas le volume total de créations depuis 2015.
>> Le nombre de créations de micro-entreprises (ex auto-entreprises) a ainsi été largement sous-estimé. A l’inverse, celui des entreprises individuelles a été également surestimé.
Exemple en 2019 : il y a eu 520.000 immatriculations de micro-entreprises après correction des chiffres, contre 386.000 avant correction. C’est 134.000 micro-entreprises de plus (+34,7%). Le nombre d’entreprises individuelles est réduit d’autant : il passe de 211.000 à 77.000.
>> L’institut statistique explique : “Cette erreur provient du traitement des demandes d’immatriculations des micro-entrepreneurs par certains centres de formalités des entreprises (CFE)”. Le problème serait intervenu suite à la transformation du régime micro-entrepreneur par la loi Pinel en 2014.
>> Cette erreur ne change pas le mouvement de fond qui veut que les créations d’entreprises soit largement soutenu par les micro-entreprises, il l’accentue davantage. En 2019, les créations de micro-entreprises représentaient donc 64% du total, et non 47%.
En août, les créations d’entreprises se stabilisent à un niveau record
>> Il y a eu 82.052 créations d’entreprises en août, soit 0,4% de plus qu’en juillet. Même si le mouvement se stabilise après le rebond démarré en mai, il s’agit d’un nouveau record de créations.
>> Conséquence de l’erreur statistique, l’Insee ne donnera plus la répartition entre micro-entreprises et hors micro-entreprises jusqu’à début 2021.
Et maintenant ? Cette erreur statistique ne change en rien l’élan global de la création d’entreprises en France mais elle a son importance. La micro-entreprise est un régime allégé d’entreprise individuelle dont la mise en place est très simple. La comptabilité, la fiscalité, le régime social… sont globalement plus réduits pour la micro-entreprise. La création d’une telle structure ne conduit donc pas forcément à celle d’un emploi correctement rémunéré. De savoir désormais qu’environ ⅔ des entreprises créées sont des micro-entreprises réduit l’enthousiasme quant au potentiel d’emploi et de richesse à attendre.