Luxe : situation contrastée pour les géants français au 3e trimestre 2021
Publié le 25.10.2021 à 23:56, modifié le 26.10.2021 à 0:24
La croissance des grands groupes de luxe français a décéléré au 3e trimestre 2021 mais reste très élevée, surtout pour Hermès et LVMH. Outre des difficultés en Asie, Kering est pénalisé par sa marque phare Gucci.
>> Tour à tour, LVMH, Kering et Hermès, les 3 géants français du luxe, ont dévoilé leur chiffre d’affaires (CA) du 3e trimestre 2021. Constat général :
- si leur croissance a légèrement décéléré par rapport aux 6 premiers mois de l’année, elle reste très soutenue.
- les 3 groupes affichent une croissance à 2 chiffres par rapport au 3e trimestre 2019, avant la crise de la Covid.
>> En revanche, comme le montre notre graphique, Hermès sort nettement plus fort de la crise que ses deux concurrents. Entre 2019 et 2021, le CA d’Hermès a bondi de 40%. A données comparables, les ventes de LVMH et Kering progressent respectivement de 11% et 10%. Il faut rappeler qu’Hermès avait déjà pris de l’avance au 3e trimestre 2020.
Un 3e trimestre 2021 plus solide pour Hermès et LVMH que pour Kering
>> Dans le détail, au 3e trimestre, les ventes d’Hermès atteignent 2.367 millions d’euros, soit +31,5% sur un an et +31,2% à taux de change constants. Le groupe affiche une performance solide dans quasiment toutes les régions, à l’exception du Japon, et tous ses métiers.
>> Leader mondial du secteur, LVMH présente un CA de 15.512 m€ (+30% sur un an et +20% en organique). La maison mère de Louis Vuitton affiche une forte croissance dans tous ses métiers, notamment dans la mode et maroquinerie (+24%). L’effet de comparaison étant moins favorable, la croissance organique est nettement moins forte qu’au 1er semestre (+53%).
>> La croissance trimestrielle de Kering est moins forte que ses concurrents. Les ventes ont progressé de 12,6% (+12,2% en organique), à 4.188 m€. Le groupe a été pénalisé par l’activité de sa marque phare, Gucci (plus de la moitié des ventes), dont la croissance atteint seulement 3,8%. Kering évoque un “trimestre de transition entre collections”.
Et la Chine ?
>> Très exposés au marché chinois, ces 3 compagnies ont connu un trou d’air en Bourse mi-août. D’une part, la croissance chinoise montre des signes de ralentissement et la situation épidémique s’est dégradée. Mais, surtout, la nouvelle politique chinoise vise à réduire les inégalités et à encadrer les plus riches. Les investisseurs attendaient donc ces publications avec impatience. La situation est contrastée.
Repère : Ces groupes ne publient pas leur CA en Chine. Il est généralement intégré dans la région Asie Pacifique hors Japon. Elle représente 36% des ventes de LVMH (9 mois), 34% pour Kering (3e trim) et jusqu’à 45% pour Hermès (3e trim).
>> Pour Hermès,“l’Asie a conservé une belle dynamique” avec une croissance de 29% sur le trimestre. LVMH enregistre une décélération à +12% de croissance, contre +70% au 1er semestre. La situation est plus délicate pour Kering avec +1% de croissance pour ses maisons de luxe dans la région.
L’info en plus : En Bourse, les publications de LVMH et Hermès ont été saluées. Kering, au contraire, a été pénalisé. Au cours de clôture du 25 octobre, l’action Hermès affiche un gain de 53% depuis le 1er janvier. Elle devance LVMH (+29%) et encore plus Kering (+8%).
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