Pétrole, blé, actions, devises… l’impact de la guerre en Ukraine sur les marchés
Publié le 4.3.2022 à 19:30, modifié le 4.3.2022 à 19:30
Matières premières, actions, devises… de nombreux marchés sont affectés depuis l’attaque de la Russie en Ukraine. Le point une semaine après le début du conflit.
>> La guerre menée par la Russie en Ukraine a immédiatement impacté de nombreux marchés. Ce graphique montre l’évolution d’une sélection d’indicateurs (indices boursiers, matières premières, devises) entre le 23 février, veille de l’attaque, et le 3 mars.
A noter : les marchés sont extrêmement volatils actuellement, les variations figurant sur le graphique peuvent bouger très vite. Par exemple, au moment de la rédaction de cet article, l’indice CAC40 perd plus de 3%.
>> En résumé, 3 facteurs expliquent ces tensions sur les différents marchés :
- la Russie et l’Ukraine sont d’importants exportateurs de matières premières, notamment énergétiques pour la Russie
- dans certains secteurs (banque, énergie, automobile), la Russie est une marché important pour les groupes étrangers
- les mesures exceptionnelles de représailles économiques décidées contre la Russie vont impacter aussi indirectement les autres économies
Flambée généralisée des matières premières
>> Globalement, la crise en Ukraine a provoqué de fortes tensions sur l’ensemble des matières premières. Parmi elles, plusieurs ont même atteint des niveaux record. L’impact tient principalement au fait que la Russie est un producteur et exportateur majeur (combustibles, céréales, métaux). De même, l’Ukraine est un important exportateur de céréales, de fer et d’acier.
>> C’est notamment le cas pour le gaz naturel (+82,1%) et le pétrole (+17,4%). En cascade, la flambée des prix du gaz a relancé la demande de charbon, dont les cours ont bondi de 76,9%.
>> Le statut de valeur refuge de l’or, qui est aussi une matière première industrielle, a joué. Son cours a progressé de 1,3% depuis le début de la guerre.
>> Les tensions sont fortes aussi sur les céréales. Nous avons pris l’exemple du blé, dont le prix a grimpé d’un tiers.
Les actions : la Russie plonge, l’Europe tangue, les Etats-Unis résistent
>> Sur les marchés actions, le principal indice russe, le RTS, a perdu près de la moitié de sa valeur au premier jour de l’invasion. Il s’est quelque peu repris le lendemain, avant que les autorités décident de fermer la Bourse de Moscou. Cette fermeture (au moins jusqu’au 9 mars) empêche tout actionnaire russe ou étranger d’échanger les titres. Ce qui n’est pas sans poser problème pour les détenteurs de sicav ou d’ETF intégrant des actions russes.
>> En France et dans le reste de l’Europe, les marchés actions sont sérieusement malmenés. A Paris, l’indice CAC40 a ainsi perdu 5,9%. De nombreux grands groupes européens souffrent de leur exposition au marché russe mais aussi, indirectement, des sanctions économiques imposées par la communauté internationale.
>> Les entreprises américaines sont beaucoup moins exposées et cela se retrouve dans leur valorisation. L’indice élargi des actions américaines, le S&P500, affiche un gain de 3%. Certains secteurs, comme l’énergie ou la défense, pourraient même être avantagés par ce conflit en Europe.
>> Les marchés asiatiques ont plutôt bien résisté pour le moment.
Les devises : le rouble au plus bas
>> La devise russe est encore plus sanctionnée que les actions. Le rouble est tombé à un plus bas historique face au dollar et à l’euro. En prévision d’une économie en souffrance, la devise russe a perdu près d’un quart de sa valeur.
>> Comme pour les marchés boursiers, l’euro se replie face au dollar, l’Europe étant plus exposée que les Etats-Unis.
>> Au Japon, le yen résiste plutôt bien (-0,5% face au dollar).
L’info en plus : du côté des crypto-monnaies, le bitcoin a accusé le coup le premier jour de l’invasion avant de rebondir. Toujours soumis à une forte volatilité, il est tout de même difficile d’affirmer que la plus célèbre des crypto est devenue une valeur refuge.
Pour compléter sur le sujet du conflit en Ukraine : Les dépenses militaires russes ne cessent d’augmenter depuis l’élection de Vladimir Poutine