Transport aérien : faillites et licenciements en attendant la reprise
Publié le 22.5.2020 à 18:19, modifié le 22.5.2020 à 18:45
Avec le confinement des populations et la fermeture de nombreuses frontières, le transport aérien est un des secteurs les plus durement touchés par la crise du coronavirus. Fabricants d’avions et compagnies aériennes s’attendent à ce que cette situation dégradée dure très longtemps. Les données de trafic compilées par Flightradar24 tendent à le confirmer.
>> Le nombre de vols commerciaux quotidiens avait commencé à refluer en février mais c’est véritablement mi-mars, avec la multiplication des fermetures de frontières, que le trafic s’est effondré.
Fin janvier, le nombre de vols commerciaux quotidiens atteignait environ 110.000
>> Actuellement, le nombre de vols quotidiens a fondu de 71,7% par rapport à mai 2019. La chute était de 73,6% en avril, avec un point bas touché le 18 avril à 27.969 vols. (Ce nombre est la moyenne mobile sur 7 jours afin de lisser les écarts entre semaine et week-end)
>> Depuis ce point bas, aidé par le déconfinement et le redémarrage de l’activité en Asie, le trafic aérien repart très progressivement. Au 21 mai, Flightradar24 a compté 34.754 vols commerciaux. Cette reprise provient essentiellement du trafic domestique et du cargo.
A noter : les vols commerciaux comprennent les vols réguliers de passagers, les charters, les vols cargo et certains avions d’affaires.
Des milliers d’avions immobilisés et certains ne redécolleront pas
>> Mi-avril, il y a eu jusqu’à 16.600 avions immobilisés dans les aéroports, donnant lieu à des images assez surréalistes que vous pouvez voir ici.
>> Air France, qui assure depuis mi-mars entre 3 et 5% de son programme habituel, a annoncé la mise au rebut de ses 9 Airbus A380. Deux ans avant le retrait programmé du très gros-porteur. Idem pour la compagnie allemande Lufthansa qui va supprimer au total une quarantaine d’avions de sa flotte.
Une réduction d’activité durable qui provoque licenciements et faillites
>> Les perspectives d’un retour à la normale paraissent tellement éloignées que plusieurs compagnies aériennes ont annoncé, ou envisagent, d’importants plans sociaux :
- Air Canada : 20.000 (sur 38.000 salariés au total)
- British Airways : 12.000
- SAS : 5.000
- Ryanair : 3.000
… et la liste ne cesse de s’allonger.
>> Et déjà plusieurs faillites :
- Norwegian : 4 filiales low cost placées en faillite
- Virgin Australia : cessation de paiement
- Avianca : faillite
- Lauda Air : menace de fermeture par son actionnaire Ryanair